Actions sociales Internationales



Rencontres et ateliers

Ivan Akimov qui est responsable de cette association, est par ailleurs musicien professionnel. Ainsi, il prépare des spectacles avec un noyau régulier composé d'une trentaine d'enfants et les emmènent sur les routes européennes. Par ce biais, l'association offre aux enfants des perspectives plus attrayantes et ils apprennent au travers de ces activités à concilier loisir et discipline, à se produire dans un nouvel environnement social, à renouer avec leur héritage culturel et à se présenter au monde extérieur sous un jour plus positif.
Avec le recul de dix années d'action, l'association constate aujourd'hui que les anciens jeunes trouvent du travail plus facilement et sont recherchés tant pour leurs aptitudes professionnelles que pour les qualités personnelles qu'ils ont développées au sein de la troupe.
Sur son passage, l’association développe des partenariats particulièrement nombreux en France.


Rencontre avec les Kesaj Tchavé à Béchy juillet 2011

Dans le cadre de Caravanes et Jardins, une action commune de la FNASAT (Fédération nationale des associations solidaires d’actions avec les Tsiganes et les Gens du voyage) et de la CNFR (Confédération nationale des Foyers Ruraux), la Fédération des foyers ruraux de Moselle a accueilli le groupe Kesaj Tchavé dans le cadre d'un rassemblement de jeunes.


Les actions en France: Roms de Saint-Denis, de Montreuil …: Zoom sur le festival migrant’scène

En lien avec les acteurs locaux, depuis le mois de novembre 2008, les Kesaj Tchave, responsables et enfants, vont régulièrement à la rencontre des enfants roms d'Ile de France, plus particulièrement à Aubervilliers, Montreuil et Saint Denis. Certains enfants de ces bidonvilles ont ainsi pu participer ces dernières années au festival des Musiques du Monde d'Aubervilliers, au concert spectacle de Montreuil et au concert des Ogres de Barback qui s'est tenu au Zénith de Paris.

Coralie Guillot, qui travaille à l’association Parada, témoigne de l’influence des Kesaj Tchave sur les enfants de Saint-Denis: «Cela leur apporte une certaine fierté d’être rom. Ils prennent aussi conscience qu’ils ne sont pas seuls. Qu’il existe d’autres tsiganes ailleurs».

Le 29 novembre 2009, le groupe Kesaj Tchave s’est produit à Montreuil dans le cadre de la clôture du festival migrant’scène organisé par La Cimade.
Le spectacle produit a été l’illustration du travail qu’effectue Ivan Akimov avec les enfants roms de Saint-Denis et Montreuil depuis plusieurs années.

L’arrivée en France le jour-même du spectacle n’a pas empêché une collaboration avec les associations locales. Un travail en amont entre les organisateurs du spectacle, Ivan Akimov et les responsables des associations Coriandre (Montreuil) et Parada (Saint-Denis) ont permis l’implication de jeunes Roms de la région parisienne dans le spectacle. Les danseurs de Parada et Coriandre ont pu se produire avant les Kesaj Tchave et les enfants de France et de Roumanie ont ensuite pu travailler ensemble durant le reste de la tournée du groupe.

L’implication des ces différentes associations a également eu des conséquences dans le public. Le concert a en effet attiré Roms et non-Roms, voisins de la Parole Errante et parisiens, enfants de tous âges et adultes …
Marie Mortier, organisatrice de l’évènement, témoigne:
«Grâce aux Kesaj et à Parada, de nombreux Roms étaient présents dans la salle. Il y a eu une véritable mixité de la population. L’échange avec le public a créé une interculturalité. On vivait vraiment la rencontre.»

Vers d’autres pays: République Tchèque, Roumanie, …

Les Kesaj Tchave ne se produisent  pas seulement en Slovaquie ou en France. Ils effectuent également des tournées dans des pays où la minorité rom est importante.
Le groupe a joué plusieurs fois en République Tchèque et en Hongrie. Il s’est également produit en Italie, au Danemark, en Autriche, en Slovénie, en Macédoine et en Pologne. Il participe à des festivals. Les Kesaj Tchave ont notamment participés à l’édition 2008 du Sziget festival, qui rassemble tous les ans près de 400000 spectateurs.

Début 2010, les Kesaj Tchave ont pu réaliser, grâce au soutien du CCFD, une tournée qu’ils souhaitaient faire depuis longtemps. Ils se sont rendus en Roumanie à la rencontre de Roms vivants dans des villages isolés et ont pu chanter et danser avec eux. Cette rencontre très enrichissante sonne les prémices de ce qu’Ivan Akimov voudrait désormais développer: des échanges entre Roms de différents pays via la musique et la danse. 

Ce projet d’échanges culturels est en cours de développement et tient particulièrement à cœur Ivan Akimov. La force culturelle des Kesaj Tchave est énormede part la situation particulière de la Slovaquie. Les Roms des bidonvilles y vivent de manière concentrée, en autarcie,  et sont peu mêlées à la population majoritaire. Ils ont par ce fait développé une très forte identité tsigane «de souche», authentique, dénuée de tout artifice, avec très peu d’influences extérieures. C’est pourquoi l’émotion et l’énergie qu’ils dégagent est impressionnante et communicative, elle interpelle naturellement les spectateurs par son contenu émotionnel «brut» à fleur de peau. Le message de vérité qui s’en dégage  est source de rencontres riches et multiples.

«Il existe en Europe que trop d’endroits cachés et ignorés où se concentre hélas «toute la misère du monde»: les camps, campement illégaux, bidonvilles, colonies d’«inhabitats» d’un autre âge, où sont généralement relégués nos parias à nous, les Roms de tous pays, parqués sur des aires s’apparentant au quart-monde de tous les continents confondus, que l’on a du mal à imaginer en plein milieu de l’espace européen.
Dans cet univers perdu, où seules la fatalité et la résignation ont cours, l’intervention d’une troupe comme Kesaj Tchave a l’effet d’un cataclysme, d’une bombe atomique d’espoir, de dignité humaine enfin à la porté de la main, de message de combat pour sa propre vie. Ce «traumatisme positif» laissera des traces indélébiles dans l’esprit des jeunes spectateurs. Il  est d’autant mieux perçu, qu’il est porté par des jeunes qui sont issus exactement du même milieu que ces parterres improvisés de spectateurs de misère. C’est là qu’il faut aller, puisque personne n’y va jamais.»
Ivan Akimov

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